Cet essai (projet) s’intéresse à la création d’un cheminement de fin de vie propre au contexte de l’aide
médicale à mourir au Québec. Souhaitant transcender le cadre médical entourant cette pratique, cette
recherche-création vise la matérialisation d’une architecture expérientielle significative pour l’individu et
le collectif. Par sa sobriété monolithique et sa monumentalité, le projet d’architecture, s’affranchissant des
typologies propres aux établissements de soins, se présente tel un temple habité, un sanctuaire
accueillant les derniers instants de la vie d’un individu. S’intéressant à la création d’un rituel, le projet
suggère une transition entre un monde matériel et immatériel. Une transition voulue et choisie par la
personne.

Se déployant spatialement selon un cheminement clé, le projet, accueillant une personne ayant fait une
demande d’aide médicale à mourir et ses proches, propose une série d’étapes soulignant le caractère
sacré d’une telle démarche. Par sa forme axiale et sa tectonique, l’architecture accueille et organise le
rituel de fin de vie. Tel un cadran solaire, par son travail sur la lumière, le projet orchestre le passage de
ces étapes et définit la temporalité de l’expérience qui, dans sa globalité, dure trois jours.

Le premier jour, dans le grand hall, l’individu serait invité à procéder à la signature du registre du lieu ainsi
qu’à se laver les pieds et les mains de manière à symboliser le passage d’un seuil sacré. Le deuxième jour,
dédié à la personne et son entourage, serait voué au dialogue ainsi qu’à un ultime et dernier repas. Le
troisième jour, l’individu atteindrait le sanctuaire, point culminant du cheminement, où il recevrait l’aide
médicale à mourir. Au crépuscule, comme dernier hommage à la personne décédée, le
bâtiment s’illuminerait. À ce moment, le cycle prendrait fin.

La succession de ces étapes permettrait ainsi d’accompagner l’individu vers une finalité désirée avec
dignité.