L’espace public est sous-valorisé dans la banlieue contemporaine. Cette dernière, difficile à définir unanimement, est en constante évolution. Elle érode la prestance de la dimension publique tout en créant une déconnexion avec celle-ci à travers son tissu urbain. De cette façon, elle omet l’importance du contexte environnant lors de sa construction. À des fins de revalorisation de la dimension publique, des stratégies comme accorder une attention au confort de l’usager, le dynamisme de l’achalandage, le principe de triangulation et l’appropriation sur son espace favorisent l’acceptation de l’espace public dans son décor périphérique et accroit ses chances de participer à la routine du citoyen. Ainsi, la proposition vise à établir des connexions, tant à l’échelle régionale que locale, où l’espace public participe à la morphologie de la périphérie par l’entremise d’une réappropriation des territoires délaissés tout en répondant aux besoins de la communauté.

Le projet se manifeste à Saint-Lambert, situé dans la périphérie de Montréal. Proposant le prolongement du parc de la Coulée-Verte jusqu’au centre-ville tout en longeant les voies ferrées, ce geste urbain offre une opportunité de reconnecter l’espace public dans sa communauté. Le projet se divise en trois zones (ferroviaire, publique et artistique) qui répondent aux besoins lambertois. Afin de pallier les demandes de la communauté créative locale, un centre d’arts se matérialise. Pour optimiser les espaces publics extérieurs, certaines salles sont mises sous le sol. Il y a la présence d’une gradation des espaces où les zones publiques sont au sous-sol et au rez-de-chaussée tandis que les salles privées se retrouvent au dernier étage. Cette hiérarchie se manifeste aussi par un jeu de hauteurs des salles afin de dynamiser les expériences des espaces publics. De cette façon, cette intervention urbaine se veut une invitation d’expérimenter l’espace public dans la périphérie urbaine à sa manière.