Les typologies caractérisant l’abri ancestral chez les peuples Inuits sont indissociables des migrations animales, des relations sociales, du climat et donc, de l’environnement naturel et du territoire. Ces typologies, marquées par un esprit d’ingéniosité humaine, ont historiquement subi des ajustements, des révisions et des perfectionnements de manière à s’adapter aux conditions climatiques extrêmes afin de garantir la pérennité des activités de subsistance annuelles.

Actuellement, la vulnérabilité du système alimentaire inuit, largement dépendant d’approvisionnements en provenance du Sud, résulte d’un récent déclin dans la pratique des activités de subsistance traditionnels tels que la pêche, la chasse et la cueillette. Avec 57% des ménages faisant face à l’insécurité alimentaire au Nunavut, il est nécessaire d’engager une réflexion sur les solutions potentielles afin de tendre à la souveraineté alimentaire au sein du territoire.

Malgré sa complexité, le développement de serres arctiques pourrait éventuellement permettre une production d’aliments sains et abordables répondant aux aspirations alimentaires des peuples Inuits. Le projet Atauttikkun induit donc une réflexion contextualisée sur la manière de développer une serre alimentaire efficace, durable et s’arrimant aux aspirations sociales de la communauté de Cambridge Bay, en puisant inspiration dans les typologies architecturales inuites adaptées au contexte arctique.

Afin de soutenir le système alimentaire duel présent au Nunavut, le projet propose des espaces communautaires en soutien aux modes de subsistance traditionnels, conjugués à une serre bioclimatique ainsi qu’une serre hydroponique confinée assurant une production alimentaire stable et répondant aux besoins de la population de Cambridge Bay. En réponse au contexte culturel dans lequel la relation au territoire (Nuna) est sacrée, le projet propose un dialogue varié entre le milieu de vie et le Land, par la modulation des liens directs et indirects entre l’intérieur et l’extérieur.