Club inclusif promouvant l’émancipation individuelle par le jeu sexuel, Éden moderne est une mise en scène de l’érotisme par l’architecture. Il prend naissance dans le bâtiment de l’ancienne tonnellerie de la raffinerie Lantic, à Montréal, dans le quartier Hochelaga, dont la construction remonte à 1888. La rencontre entre le secteur industriel et les plaisirs du corps révèle une complémentarité insoupçonnée. Le bâtiment existant sert alors de support tramé à l’expérience sensorielle qui vient doucement l’investir. Inversement, le système relatif à la sensorialité permet de souligner des moments insolites et des qualités spatiales de la tonnellerie. Le caractère industriel du paysage vient également influencer le développement formel par addition géométrique du projet.

Éden moderne se veut un territoire libéré et sécuritaire pour la jouissance commune ou individuelle visant à déconstruire la dépendance entre l’intimité et la domesticité. Sa genèse découle d’une redéfinition des critères de l’intime et de l’érotisation de l’espace. La liberté de choix, la mobilité, l’engagement sensoriel et émotif et la projection du corps sont au coeur du projet. L’expérience se vit comme un parcours narratif alimenté par le mystère et le désir de découverte. Une grande diversité de relations avec les autres, soi-même et l’espace est offerte pour la démocratisation et une inclusivité de tous les désirs.

L’objectif est de lever le voile sur les tabous autour des plaisirs du corps, de cesser de couvrir ces choses qu’ils ne sauraient voir, mais plutôt d’en dévoiler une partie, de donner des indices pour attiser la curiosité et susciter l’envie.