Le territoire ancestral des communautés autochtones est ce qui constitue leur savoir-être et leur savoir-faire. Il s’agit d’un lieu qui, constitué de la force de l’eau et de l’inertie de son paysage, agit comme point de rencontre perpétuel. Cet essai(projet) s’intéresse au rôle que peut avoir l’architecture dans la réappropriation de sa culture, en passant par les principes qu’enseignent les légendes, afin d’établir une
reconnexion entre les âmes, la nature et le savoir. Le projet se veut donc être un réseaude transmission des savoirs qui vise à décoloniser l’architecture et à rétablir une relation sensible entre les âmes et la Terre-Mère tout en proposant une manière d’habiter le territoire.

Le projet s’implante en milieu forestier sur le Nionwentsïo, le territoire ancestral wendat, dans le Secteur Tourilli aux abords du Lac Émilie. Parallèlement, l’implantation tente de tracer, possiblement, la future évolution de la courbe que pourrait prendre l’eau dans plusieurs décennies et permet d’obtenir un regard à propos de la transformation naturelle de la Terre-Mère. Dans le but de renforcir la connexion avec celle-ci, Yeienhwi’s se développe autour d’un vaste parcours afin d’apprécier les caractéris5ques du site et de
créer des occasions d’échanger autant avec ses pairs qu’avec la nature. Le programme prend la forme de pavillons auxquels des fonctions communautaires s’y retrouvent, incluant un atelier de travail du bois, un lieu pour cuisiner les produits du terroir, ainsi qu’un espace spirituel permettant de créer des oeuvres artistiques et d’apprendre les cérémonies traditionnelles.

C’est dans un esprit d’accessibilité du savoir traditionnel d’une communauté autochtone qu’il est possible d’avoir un lieu empreint de significa5on où l’on peut connecter avec le territoire et les valeurs de la culture, par le biais d’une architecture décolonisée et qui reflète des principes de base, des matériaux, voire des techniques de construction réinterprétées de manière moderne.