Cette étude explore le rôle de l'architecture dans la réhabilitation des membres des fraternités anonymes, une communauté souvent marginalisée mais omniprésente, confrontée à la dépendance. Elle analyse la dépendance non seulement comme un simple désordre biologique, mais aussi comme un problème social enraciné dans les normes et valeurs qui définissent l'anormalité, mettant en lumière la stigmatisation et les préjugés entravant l'accès aux soins. La Maison Saint-Jean-Baptiste ; G1R 1H3, nichée au coeur du quartier historique de Québec, offre un refuge thérapeutique discret, dont l'adresse est uniquement partagée avec les membres de la communauté, préservant ainsi l'anonymat nécessaire à un environnement thérapeutique.

Ce projet se présente initialement comme trois bâtiments résidentiels, dont un café au rez-de-chaussée attire le grand public tout en préservant l'anonymat des autres installations thérapeutiques. Articulé autour des principes des Douze Étapes, il guide les résidents dans un parcours de réhabilitation progressif, favorisant l'engagement personnel et la croissance spirituelle. On pourrait illustrer le parcours des résidents en imaginant qu'ils commencent généralement par le centre d'hébergement, où ils entament leur processus de réhabilitation, en passant par le sevrage. Les espaces, conçus pour combiner visibilité et intimité, offrent un environnement flexible et adapté aux besoins individuels, soulignant l'importance du bien-être mental dans le processus de guérison. La réhabilitation comprend quatre phases distinctes, de la reconnaissance de l'impasse à l'épanouissement spirituel, facilitées par des espaces spécialement conçus pour favoriser les interactions communautaires et la réflexion personnelle. Lorsqu'ils atteignent leur dernière étape, symbolisée par leur dernier 24 heures dans le centre, les résidents peuvent « redescendre » vers le centre de jour ou le café, où ils peuvent continuer à pratiquer les Douze Étapes en groupe, peut-être même maintenant en tant que parrain.